Le poivron (Capsicum annuum) est une plante de la famille des Solanacées, tout comme la tomate, l'aubergine et la pomme de terre. C'est en fait une variété de piment qui a été spécifiquement sélectionnée pour sa saveur douce, contrairement aux piments qui sont piquants (le poivron mesure 0 sur l'échelle de Scoville). Originaire d'Amérique du Sud et du Mexique, il était déjà cultivé par les civilisations précolombiennes avant d'être introduit en Europe au XVIe siècle par les explorateurs. Il est apprécié pour sa chair épaisse et croquante, et sa couleur varie du vert au jaune, orange ou rouge selon son degré de maturité.
Le poivron est une plante qui aime la chaleur et le soleil. Il nécessite un emplacement très ensoleillé et abrité du vent, avec des températures optimales de croissance entre 22°C et 30°C. En dessous de 15°C, sa croissance ralentit, et en dessous de 10°C, il souffre. Le sol doit être riche en matière organique, bien drainé et constamment frais, mais jamais détrempé. Un apport de compost mûr ou de fumier bien décomposé est recommandé avant la plantation. Le pH idéal du sol est neutre à légèrement acide (6,5 à 7).
La culture du poivron commence par le semis en intérieur entre fin janvier et mars, car c'est une plante frileuse qui a besoin d'une longue période de croissance au chaud (20-28°C) avant la mise en terre. Les graines sont semées à 0,5 à 1 cm de profondeur. Une fois que les jeunes plants ont 2 à 3 vraies feuilles (environ 3 à 4 semaines après la levée), ils sont repiqués dans des pots individuels plus profonds. L'acclimatation progressive des plants à l'extérieur est cruciale deux semaines avant la plantation définitive. La plantation en pleine terre se fait après les dernières gelées, généralement à partir de la mi-mai, lorsque la température du sol dépasse 15°C. Il est recommandé d'espacer les plants de 40 à 50 cm en tous sens et de ne pas enterrer le collet (la base de la tige) pour éviter la pourriture.
L'entretien des poivrons est relativement simple mais régulier. L'arrosage est primordial : le sol doit rester constamment frais, sans être gorgé d'eau. Il est préférable d'arroser en profondeur 2 à 3 fois par semaine, au pied de la plante, sans mouiller le feuillage. Le paillage autour des pieds est fortement recommandé pour conserver l'humidité du sol, limiter les arrosages et freiner les mauvaises herbes. Étant gourmands en nutriments (notamment en potasse), un apport d'engrais équilibré ou naturel (purin d'ortie, compost mûr) toutes les 3 à 4 semaines à partir de la floraison est bénéfique. Le tuteurage est souvent nécessaire pour soutenir les tiges chargées de fruits lourds. Il est conseillé de limiter la plante à une dizaine de fruits et de pincer la tige au-dessus de la première feuille au-dessus du fruit pour concentrer la sève sur le fruit.
Le poivron fait partie de la famille des Solanacées. Il est déconseillé de le planter à côté d'autres Solanacées comme les pommes de terre, les tomates ou les aubergines, car elles sont en concurrence pour les mêmes nutriments et sont sensibles aux mêmes maladies (comme le mildiou). Les haricots (surtout grimpants), le fenouil et les choux sont également à éviter.En revanche, le poivron s'associe bien avec les Fabacées (légumineuses) comme les haricots, les pois et les fèves, car elles enrichissent le sol en azote, que le poivron apprécie. D'autres bonnes associations incluent le basilic (qui repousse les pucerons et améliore la saveur), les alliums (oignons, échalotes, ail) comme répulsifs naturels, les carottes (qui ameublissent le sol), les laitues (couvre-sol), et les capucines ou soucis (plantes pièges pour les pucerons et attractifs pour les pollinisateurs). L'association avec les tomates est possible si l'espace et les ressources sont suffisants.
Oui, la culture des poivrons en pot est tout à fait possible, y compris sur un balcon ou une terrasse, car leur hauteur ne dépasse généralement pas 50 à 80 cm. Il est essentiel de choisir un pot d'au moins 25 cm de diamètre (idéalement 30 à 60 cm de profondeur) avec des trous de drainage. Au fond du pot, une couche de billes d'argile ou de graviers couverte d'un feutre géotextile assure un bon drainage. Le substrat doit être un terreau universel ou potager riche, mélangé à du compost et/ou un engrais organique spécial légumes. L'arrosage doit être surveillé de très près en pot, potentiellement quotidien par temps chaud, et il faut veiller à vider la soucoupe après chaque arrosage pour éviter l'excès d'humidité.
Les poivrons sont généralement récoltés de juillet à octobre, avant les premières gelées. Ils peuvent être cueillis verts pour une saveur plus vive et légèrement amère, ou attendre leur pleine coloration (rouge, jaune, orange) pour un goût plus doux et sucré. La brillance de la peau indique la maturité des poivrons verts. Pour la récolte, il est recommandé de couper le pédoncule avec un sécateur ou un couteau afin de ne pas abîmer la plante. Une récolte régulière stimule la production de nouveaux fruits.Pour la conservation, les poivrons frais se gardent environ une semaine au réfrigérateur. Pour une conservation plus longue, ils peuvent être congelés (coupés en dés ou lamelles, crus ou légèrement blanchis), séchés (variétés fines), mis en conserve (grillés et marinés à l'huile), ou lacto-fermentés.
Les poivrons, bien que robustes, peuvent être sujets à des problèmes liés aux conditions de culture, maladies et ravageurs.Stress et conditions : La chute des fleurs ou des fruits peut être due à des températures extrêmes, un manque d'eau ou de lumière. Des feuilles jaunes ou recroquevillées signalent souvent un excès ou un manque d'eau, ou un vent froid.Maladies : Les plus courantes sont le mildiou (taches brunes, feuillage qui meurt), l'oïdium (poudre blanche sur les feuilles), et la sclérotiniose (liée à un excès d'humidité du sol). Une bonne aération, un espacement suffisant des plants et un arrosage au pied sont des mesures préventives clés. Des traitements naturels comme la décoction de prêle, le purin d'ortie ou la macération de tanaisie peuvent être utilisés.Ravageurs : Les pucerons, les araignées rouges et les aleurodes (mouches blanches) sont les principaux. Des solutions naturelles comme la pulvérisation de savon noir, l'infusion de mélisse, l'introduction de prédateurs naturels (coccinelles), ou l'utilisation de plantes compagnes (basilic, capucine) sont efficaces pour les contrôler.