Le compost, cet or brun du jardinier, est un allié précieux pour nos potagers. Mais quand faut-il l’étendre ? En automne ou au printemps ? C’est une question qui revient souvent, et la réponse n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Plongeons dans le sujet et découvrons ensemble comment tirer le meilleur parti de notre compost.

Le double rôle du compost

Notre cher compost joue en fait deux rôles principaux dans le jardin :

1. C’est un super amendement de sol : Il améliore la structure et la qualité de notre terre.

2. C’est aussi un engrais naturel : Il faut toutefois en relativiser sa valeur nutritive assez faible

Le compost comme amendement de sol

En tant qu’amendement, le compost est un véritable remède miracle pour notre sol. On peut l’appliquer presque n’importe quand, tant que le sol n’est pas gelé. Ses bienfaits sont nombreux :

– Il améliore la rétention d’eau et de minéraux dans les sols légers.

– Il aide les sols lourds à mieux se drainer et à respirer.

– Il lutte contre l’érosion et atténue les effets de la sécheresse.

– Il équilibre le pH du sol et favorise la vie microbienne.

Et le meilleur dans tout ça ? Contrairement aux engrais chimiques, notre bon vieux compost ne risque pas de brûler les racines. On peut donc être généreux dans son application !

Le compost comme engrais

Côté nutrition, vous risquez d’être déçu ! Les valeurs NPK du compost sont très faibles ( Une petite explication très simple du NPK ? C’est ICI )

Dans un compost fait maison bien mûr, on trouve généralement :

• Azote (N) : 0.5% à 1.5%

• Phosphore (P) : 0.2% à 0.5%

• Potassium (K) : 0.5% à 1%

Ces chiffres peuvent sembler décevants au premier abord, surtout quand on les compare aux engrais classiques qui contiennent généralement des concentrations élevées de NPK. On considère comme engrais tout produit contenant plus de 3% de concentration d’un minéral essentiel. Un exemple ?  Le sang séché contient environ 14% d’azote et la  poudre d’os contient  jusqu’à 25% de phosphore.  

Quand appliquer le compost ?

Le moment idéal pour appliquer le compost dépend de plusieurs facteurs. Examinons les avantages de l’application au printemps et en automne.

Application au printemps

Le printemps est souvent considéré comme le moment idéal pour plusieurs raisons :

– On peut l’appliquer juste avant de semer ou de planter.

– C’est parfait pour donner un petit coup de boost aux plantes qui se réveillent.

Application en automne

L’automne a aussi ses avantages :

– Le compost a tout l’hiver pour se mélanger tranquillement au sol.

– Ça prépare le terrain pour la saison suivante.

– Ça protège notre sol des rigueurs de l’hiver.

Mais attention aux régions très pluvieuses : on risque de perdre une partie des nutriments par lessivage.

Mon expérience personnelle

Au fil des années, j’ai dû adapter mes pratiques en fonction de l’évolution de mon potager et des conditions météorologiques.

Ma stratégie initiale

Au début, c’était simple :

Mon potager d’hiver était très peu développé, laissant ainsi beaucoup d’espace libre. J’appliquais une bonne couche de compost en automne et je recouvrais le tout d’un paillage pour le protéger des pluies.

Les changements qui m’ont fait réfléchir

Deux facteurs principaux m’ont poussé à revoir ma stratégie :

1. L’expansion de mon potager d’hiver : Avec plus de légumes cultivés en hiver, j’avais moins d’espace pour étendre le compost entre les légumes en période automnale.

2. Des automnes et hivers plus pluvieux : J’ai constaté qu’une grande partie de mon compost était lessivé par des pluies de plus en plus abondantes ( résultat du changement climatique dans ma région ).

Ma nouvelle approche

Face à ces changements, j’ai dû m’adapter en mettant moins de compost en automne et en privilégiant désormais l’application au printemps ainsi, le compost est disponible juste quand mes plantes en ont le plus besoin pour démarrer.

Conclusion : flexibilité et observation

Alors, automne ou printemps ? La vraie réponse est : ça dépend ! Chaque jardin est unique, avec ses propres caractéristiques de sol, de climat et de cultures. L’important est d’observer, d’expérimenter et d’ajuster vos pratiques en conséquence.

Si vous avez du compost en abondance, n’hésitez pas à en mettre en automne ET au printemps. Si vos quantités sont limitées, concentrez-vous plutôt sur le printemps, comme je le fais maintenant dans mon potager.

L’essentiel est d’utiliser régulièrement ce précieux compost. Vos plantes et votre sol vous en remercieront ! Rappelez-vous : en jardinage, comme dans la vie, la flexibilité et l’adaptation sont les clés du succès.

Alors, à vos pelles et vos brouettes, et que la force du compost soit avec vous !